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Havanitas
et moi
Le jour où j’ai rencontré Nathalie,
lors d’une randonnée à cheval en Espagne, j’étais
loin d’imaginer que ma vie allait changer de façon
radicale. Tout d’abord, car elle me fit connaître un
Centre Equestre où il faisait bon vivre, proche d’une
forêt, la forêt de Rambouillet, que je n’allais
pas tarder à découvrir.
Puis de ballades en rallyes et de rallyes en compétitions
de TREC, je retrouvais avec joie les petits et les grands plaisirs
de cette passion pour les chevaux, qui me tenaillait depuis l’enfance,
depuis que je rêvais de faire comme les cow-boys et les indiens,
comme les Tuniques Bleues, comme Zorro et autres Rusty et Rintintin.
Enfin, bref, de faire comme tous ces héros qui partageaient
avec leur monture de nombreuses aventures à travers les grands
espaces…
Quel fut alors mon émerveillement quand Heike, la patronne
du Centre, me désigna « HAVANITAS », avec qui
je devrai faire couple pour participer au fameux rallye des Cavaliers
d’Amaury (sur le thème des chevaliers, cette année-là,
2001).
Arrivée devant son boxe, je vis cette magnifique tête,
altière, aux yeux de velours, tout à tour malins puis
interrogateurs à mon égard. Une robe unique : blanche,
grise, tachetée de noir, l’appaloosa dont j’avais
souvent rêvé se tenait là devant moi, une magnifique
jument dans un corps svelte et puissant.
Il faut dire que si son père « Cochise » est
un puissant appaloosa, sa mère « Urtoise de Barda »est
une magnifique anglo-arabe très racée.
Au cours de cette journée de rallye éreintante
il est vrai, mais tellement exaltante, le charme de cette jument
continua de faire effet sur moi ; je découvrais les qualités
extraordinaires, et notamment son dynamisme, de celle qui allait
devenir, je ne le savais pas encore, mon premier cheval.
Les mois passèrent, puis un jour, me trouvant seule pour
partir en forêt, je demandais l’avis et les conseils
du patron pour savoir si je pouvais partir malgré tout. Avec
sa réponse affirmative et son humoristique « dis-moi
quand même où tu vas, si je dois aller te ramasser
».
Et me voilà donc partie, pas peu fière, à travers
la forêt mais tout compte fait, je n’étais pas
seule, j’étais avec « HAVA », qui peu à
peu prenait confiance en moi, aussi bien que moi, confiance en elle.
Et, pour la première fois, je ressentis une sensation nouvelle
: seule à cheval, je découvris le vrai sens du mot
liberté, ce fut la révélation, le déclic,
prenant conscience de cette sortie « sans filet » si
je puis dire.
(Merci Maman pour les cours d’équitation, qui s’ils
n’ont pas fait de moi une écuyère hors pair,
me permettent d’avoir les rudiments pour tenir à cheval).
Puis un jour, je sus que HAVA était à
vendre, à vendre ma belle HAVA, avec qui je commençais
à établir une certaine complicité, à
vendre ma belle HAVA à qui j’avais appris à
me faire des bisous.

Après mûre réflexion, je décidais
donc qu’après tout, je pouvais faire office d’acheteur,
afin de parfaire cette relation naissante.
Et voilà comment le rêve petit
à petit devenait réalité, c’était
donc possible d’avoir son cheval à soi. Il suffisait
de saisir l’opportunité qui se présentait, et
d’avoir la volonté de franchir le pas, du cavalier
occasionnel au propriétaire, le pas s’avérant
une enjambée ou plus exactement un fossé !!. Ne réalisant
pas encore tout à fait ce qui venait de m’arriver,
je commençai donc à venir tous les soirs après
mon travail pour faire plus ample connaissance, et partager des
moments de plaisirs et de détente avec « HAVANITAS
» ; partager des moments d’inquiétude aussi quand
elle fût malade suite à un problème de «
bouchon ».
J’avais beaucoup à apprendre, sur son dressage, elle
aussi d’ailleurs, bien débourrée, mais encore
pouliche dans sa tête, avait à apprendre.
Ce qu’elle fit, assez vite, à mon contact quotidien,
même si j’eus droit à quelques frayeurs, embarquée,
au manège ou à travers bois, mais grâce aux
conseils des uns et des autres, nous avons progressé l’une
et l’autre, et même s’il nous reste encore beaucoup
à apprendre, j’espère que nous aurons un long
chemin à parcourir ensemble.
Manu
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